«L’idée du décor du défilé est partie d’une envie de longue date de travailler avec Xavier Veilhan. Ses références au constructivisme me rappellent celles de Karl Lagerfeld, raconte Virginie Viard. J’aime cette correspondance d’esprit entre nous, maintenant et à travers le temps. En plus de créer le décor du défilé en référence aux avant-gardes des années 1920 et 1930, Xavier a souhaité travailler avec Charlotte Casiraghi. Son univers artistique est traversé de chevaux et Charlotte est une cavalière émérite.»
C’est Charlotte Casiraghi qui ouvre le défilé à cheval, en veste Chanel de tweed noir et paillettes, pendant que Sébastien Tellier joue des instruments surdimensionnés imaginés par l’artiste. «Xavier et Sébastien sont amis. Avec Charlotte, ils forment comme une famille Chanel dont j’aime m’entourer.»
Ce décor, clin d’œil à l’esthétique d’Expositions universelles, a agi comme un cadre «où je me suis sentie très libre, ajoute Virginie Viard. Ces formes géométriques m’ont donné envie de contrastes, d’une grande légèreté et de beaucoup de fraîcheur: des robes aériennes, flottantes, comme suspendues. Beaucoup de volants, de franges, de macramé, de dentelles vives, de tweeds irisés, de boutons-bijoux colorés.» Féminité aussi d’une veste en tweed rose rayée de blanc, de bretelles de galons blancs rebrodés de perles ou de chaînes argentées, de babies bicolores à talons d’inspiration années vingt revisitées par les années quatre-vingts, et de broderies finement géométriques, comme en écho au décor. Tous les brodeurs partenaires de la Maison Chanel ont d’ailleurs collaboré à cette collection, «dont l’une des pièces maîtresses est une robe entièrement brodée par Lesage de camélias constructivistes en perles noires, blanches et corail, portée avec une petite veste noire», souligne Virginie Viard avant de conclure: «Ces références sont bien sûr aussi celles de Gabrielle Chanel. C’est comme une conversation à travers le temps.»