L’artiste Ramzi Mallat présente l’exposition Suspended Disbelief à Takeover Space à Beyrouth du 27 mars au 12 avril 2025

L’artiste visuel multidisciplinaire Ramzi Mallat, basé entre Beyrouth et Londres, dévoile Suspended Disbelief, une installation captivante qui interroge la tension entre croyance et doute, mettant en lumière la manière dont les superstitions ancestrales évoluent et persistent dans un contexte contemporain. Le vernissage a lieu le jeudi 27 mars de 17h à 21h à Takeover Space à Beyrouth.

L’artiste Ramzi Mallat.

Au cœur de cette exposition se trouve le motif du mauvais œil, un symbole ancestral utilisé depuis des millénaires pour éloigner les forces malveillantes par un regard défensif. Profondément ancré dans le folklore et l’imaginaire collectif du bassin méditerranéen et au-delà, ce symbole est ici réinterprété comme une force à la fois protectrice et déstabilisante.
Mallat déclare:«Les gens ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas, mais rien ne peut exister dans leurs pensées s’ils n’y croient pas. Cette exposition vise à remettre en question ces croyances, à les confronter et à les déconstruire sans relâche.»











Les visiteurs sont d’abord invités à traverser les sculptures en bronze suspendues de Mallat, inspirées des artefacts anciens découverts dans le “Eye Complex” de Tell Brak en Syrie. Méticuleusement conçues avec un équilibre entre matérialité brute et finesse des détails, la série Constellations of Protection (2023-en cours) de l’artiste évoque des ancres intemporelles reliant le passé et le présent. Mallat confie: «Ces sculptures intègrent à la fois la force et la vulnérabilité, servant simultanément en tant que gardiens et de témoins de la mémoire culturelle.»

De plus, l’une des œuvres sur papier de Mallat, issue de sa série Vista Visions (2024-en cours), est reconfigurée pour créer un papier peint aux motifs répétitifs, recalibrant et perturbant la perception de la profondeur du champ de vision du spectateur. Ces images, tissées tout au long de l’installation, intègrent des références au regard comme symbole métaphysique de perception, de surveillance et de défense spirituelle, amplifiant ainsi les sentiments d’anxiété et de transcendance.
«J’ai choisi Takeover Beirut pour présenter ce travail spécifique en raison de son principe unique dans le paysage artistique du pays. En accueillant l’expérimentation, cet espace m’a mis au défi en tant qu’artiste à répondre aux contraintes imposées par l’espace donné et à l’urgence de la situation sociopolitique instable du Liban.»

L’œuvre de Mallat résonne puissamment dans le paysage culturel dynamique de Beyrouth – une ville qui incarne la persévérance, la ténacité et l’adaptation face à des défis permanents. A travers cette installation, il propose une réinterprétation des récits traditionnels, offrant de nouvelles perspectives qui honorent l’héritage tout en lui conférant une pertinence contemporaine critique. L’artiste invite les spectateurs à réfléchir à la manière dont les systèmes de croyance – qu’ils soient culturels, personnels ou sociétaux – influencent notre perception de la réalité.
Mallat conclut: «L’installation devient un espace d’introspection personnelle et de renouvellement collectif, nous invitant à réfléchir aux forces invisibles qui façonnent nos vies, que ce soit à travers le regard protecteur du talisman ou à travers l’acte de forger des fictions qui finissent par devenir elles-mêmes des vérités inhérentes.»