Un paysage magistral et luxuriant, un lac bleu topaze et un terrain de 1 360 m2. Voilà les éléments inspirateurs de ce chef-d’œuvre conçu par le studio Ramón Esteve, à Madrid. Un processus respectueux de la nature et soucieux de la rehausser sans l’altérer.
Au sein des quartiers résidentiels des montagnes madrilènes, la végétation est reine. Sur la colline, les chênes ont grandi, majestueux, ressemblant à des œuvres d’art. Un écrin parfait pour cette demeure qui se veut ludique dans sa structure et son ambiance artistique. Côté architecture, Ramón Esteve a créé un bâtiment aux volumes entremêlés, à l’image d’un puzzle géant: une boîte juxtaposant l’autre, une troisième s’y imbriquant. Ici un seul étage aux plafonds hauts, là deux pour un effet plus intime. Ici un escalier sculptural menant vers les chambres, là des marches qui mènent au secret du logis, une cave où le vin flirte avec la déco. L’espace principal ainsi délimité s’étend au-delà de lui-même, grâce à des canopées d’acier Corten, donnant vie à une large terrasse. Cette rencontre avec l’environnement est continue, tout au long des façades. L’entrée de la résidence s’articule autour de trois chênes verts principaux, dont le plus vieux accueille les visiteurs, comme un majordome royal. Ses deux compères, eux, forment le rond-point qui ordonne l’arrivée en voiture. Embrassant cette aire verte, le lobby constitue une fonction transitoire, dont le pavé traverse l’intérieur, pour finir en un plan d’eau longitudinal qui se connecte avec la piscine toute proche. Une flèche virtuelle transperce la maison de part en part, brouillant, grâce à ses matériaux mêmes, les limites entre l’ouvrage de l’homme et celui de l’univers!