Un loft doté d’un cabinet de curiosités à l’échelle architecturale

L’architecte new-yorkaise Andrea Leung a trouvé son refuge idéal. Un loft spacieux et aéré, rappelant le penthouse de sa grand-mère, riche en curiosités et en espaces cachés, dans un quartier branché de Tribeca, à New York. «Les espaces secrets me fascinent. Le pied-à-terre de ma grand-mère en était rempli. Appuyez sur le bon miroir, et il s’ouvrait sur une pièce cachée en tatami. Appuyez sur la bonne bibliothèque, et un couloir faiblement éclairé vous conduisait à son oasis de calme personnel», explique Leung.

C’est dans un coin tranquille de Tribeca, à New York, qu’Andrea Leung a trouvé le site idéal: un loft baigné de soleil avec des plafonds en étain ancien verdigris, soutenus par trois colonnes corinthiennes en fonte. Situé dans un bâtiment historique datant de 1864, l’appartement de 150 m² comportait initialement une étrange mezzanine que l’architecte a supprimée. Elle a aussi placé toutes les pièces privées, dont une chambre, un dressing, deux salles de bains et une cuisine, sur le mur est. La cloison continue, qui les cache, crée une sorte d’effet d’illusion, passant presque imperceptiblement d’une face miroir sur la majeure partie de la surface, à une autre face en verre dans certaines zones. «Le mur de portes à miroirs permet à l’aire de vie principale de transcender ses limites physiques et de sembler doubler de taille, tandis que les généreuses fenêtres avec leur verre ondulé d’origine se reflètent également, baignant les parois d’une douce lumière réfractée», explique-t-elle. En regardant la séparation de verre miroir partiellement réfléchie depuis l’espace central, il est presque impossible de distinguer le reflet de la réalité, créant un moment original et époustouflant. Depuis le salon, une porte à trois battants avec miroir s’ouvre sur la salle de bains principale, où une baignoire ovale monobloc est encastrée dans des murs de pierre aux veines douces. Une autre série de portes à miroirs donne sur une impressionnante cuisine, où le marbre figuratif mat et la menuiserie en laiton patiné jouent avec les nouveaux sols en chêne à larges planches du loft. La jeune dame a trouvé de multiples solutions sur mesure, ainsi que certains des meubles comme la crédence et la table de salle à manger en laiton et en noyer et une table basse en laiton sur mesure (en collaboration avec Steven Harris Architects pour Barneys New York), dont les formes irrégulières sont soumises de manière fantaisiste au concept global. «En tant qu’architecte, je m’épanouis dans la satisfaction que procure le fait de parvenir à des solutions de conception élégamment simples, déclare-t-elle. Mais plus important encore, c’est la promesse d’émotions engendrées par de beaux espaces qui anime mon architecture. Je suis toujours intéressée par la façon dont des configurations ostensibles et statiques de matériaux peuvent évoquer des tensions poétiques qui parlent à nos pensées et à nos souvenirs, qui touchent à des aspects de notre subconscient et qui suscitent des réactions que nous ne sommes pas nécessairement en mesure d’articuler complètement.»